Pollution tellurique

Environ 80 % de la pollution marine est associée aux activités humaines telluriques. Différents types de polluants (par ex. les nutriments, les métaux lourds, les polluants organiques persistants, les déchets marins) affectent les écosystèmes marins et côtiers et les activités économiques associées telles que la pêche ou le tourisme.

La gestion des déchets est un problème majeur pour les pays méditerranéens où les déchets représentent une perte de ressources importante sous la forme de matériaux et d’énergie. Une grande partie de la population et des activités anthropiques étant située sur les régions côtières du pourtour méditerranéen, les déchets constituent une pression majeure sur le milieu côtier et marin, entraînant une pollution visuelle et contribuant aux déchets marins et sur les plages. Ce type de menace des côtes et du milieu marin est particulièrement important dans des régions où les décharges côtières sont encore utilisées ou sont utilisées sans réhabilitation.

Le Programme d’action stratégique (PAS-MED) est un cadre politique à long terme pour la lutter contre la pollution d’origine tellurique en région Méditerranée. Concernant la gestion des déchets urbains solides, le PAS-MED prévoit la réduction à la source, la collecte séparée, le recyclage, le compostage et des décharges écologiquement conformes d’ici 2025. Le Plan régional sur la gestion des déchets marins (2013) favorise l’application d’une hiérarchie de déchets comme ordre de priorité pour la législation et la politique de prévention et de gestion des déchets, c’est-à-dire : prévention, préparation pour réutilisation, recyclage, autres valorisations, par ex la valorisation énergétique et les décharges écologiquement conformes (PNUE/PAM, 2015).

Concernant la production de déchets solides municipaux (DSM), la Figure 3.12 présente la production de DSM pour les années 2003, 2007 et 2011 pour la région méditerranée et par pays et la Figure 3.13 présente la production de DSM par habitant pour les années 2003, 2007 et 2011 par pays.

De manière générale, les éléments suivants sont à noter :

- Une tendance globale à la baisse de la production de DSM a été identifiée en région méditerranée sur la période 2003-2011 ; cependant, la tendance régionale doit être confirmée car des données sont manquantes sur plusieurs années pour certains pays.

- Pour ce qui est de la production de DSM par habitant/an, les taux les plus élevés se rapprochent de 600 kg/habitant/an. Les taux les plus bas de la région sont compris entre 200 et 300 kg/habitant/an.

- La plupart des pays de l’UE ont un taux de collecte proche des 100 % mais certains pays ont un taux compris entre 40 et 85 %.

- Les décharges à ciel ouvert sont une méthode d’élimination des déchets fréquemment utilisée par plusieurs pays méditerranéens.

- Le recyclage et le compostage ne sont pas très courants dans la plupart des pays méditerranéens.

Figure 2.13
Génération de DSM dans les pays méditerranéens. Source : Rapport Eurostat et SEIS (Algérie et Tunisie en 2011), UNSD (Algérie en 2003) et Recueil Medstat 2006 (Egypte en 2000, Liban en 2007, Maroc en 2000 et Tunisie en 2004)
Figure 2.14
Production de DSM par habitant et par an dans les pays méditerranéens. Source: Rapport Eurostat et SEIS (Algérie et Tunisie en 2011), UNSD (Algérie en 2003) et Recueil Medstat 2006 (Égypte en 2000, Liban en 2007, Maroc en 2000 et Tunisie en 2004)

La pollution industrielle est générée de manière générale le long du littoral méditerranéen. La pollution industrielle est l’une des principales pressions environnementales traitée dans le Protocole tellurique de la Convention de Barcelone et le cadre politique et règlementaire associé, à la fois au niveau régional et national, par ex. le Programme d’action stratégique (PAS-MED) et les Plans d’action nationaux (PAN) pour lutter contre la pollution d’origine tellurique et liée aux activités telluriques. La majorité des pays fournissent d’importants efforts pour maîtriser ce type de pollution en développant des stratégies spécifiques pour la gestion du traitement des eaux usées et des déchets solides et pour réduire la pollution de l’air et en mettant en place, entre autres, une règlementation sur les Valeurs limites d’émission (VLE) pour des secteurs industriels et/ou des polluants spécifiques ainsi que des Normes de qualité environnementale (NQE) pour les étendues d’eau réceptrices (AEE-PNUE/PAM, 2014).

Concernant le rejet de polluants d’origine industrielle dans le milieu marin, selon les données du Budget national de référence (BNR) pour les années 2003, 2008 et 2013 (PNUE/PAM, 2015), les polluants les plus émis/rejetés en 2003 sont les hydrocarbures (minéraux), la DBO5 et les oxydes de soufre (SOx/SO2). En 2008, les polluants les plus émis/rejetés sont les huiles et les graisses (organiques), le monoxyde de carbone (CO) et les oxydes d’azote (NOx/NO2). En 2013, les polluants atmosphériques tels que le protoxyde d’azote (N2O), le monoxyde de carbone (CO), les oxydes d’azote (NOx/NO2), les oxydes de soufre (SOx) et la DBO5 sont les polluants le plus émis dans la région (Figure 3.14). Concernant les secteurs industriels clés, la filière des déchets et des eaux usées, l’industrie des minéraux et les secteur énergétique et chimique montrent des tendances à la hausse entre 2003 et 2013, alors que les secteurs de production des métaux, du traitement du papier et du bois, de l’alimentation et des boissons ont connu des tendances particulières à la baisse entre 2008 et 2013 (Figure 3.15).

Figure 2.15
Top des polluants par les valeurs d'émission (BNR 2003, 2008, 2013 and E-PRTR, 2013)
Figure 2.16
Valeurs totales des effluents aqueux par secteur (BNR 2003, 2008 and 2013 and E-PRTR 2013)

Le PAS-MED définit des objectifs spécifiques de réduction de la pollution à atteindre d’ici 2010 et 2025 pour 33 substances différentes d’origine tellurique. Le Tableau 3.1 présente le taux de réussite, sur la base des données BNR de 2003, 2008 et des données E-PRTR et BNR de 2013, pour ces objectifs PAS-MED pour toute la région méditerranée.

Table 3.1
Taux de réussite des objectifs PAS-MED basés sur les données BNR de 2003, 2008 et 2013 et des données E-PRTR de 2013