Environ 85 % des stocks évalués dans la mer Méditerranée et la mer Noire font l’objet d’une pêche biologiquement non durable. Les stocks démersaux ont un taux de mortalité par pêche plus élevé alors que les petits stocks pélagiques présentent un taux de mortalité par pêche plus proche de la cible (FAO, 2016b). Les stocks de colin dans la mer Méditerranée sont la cible des plus fortes pressions de pêche avec un taux de mortalité par pêche en moyenne 5 fois supérieur à la cible, voire jusqu’à 12 fois supérieur à la cible dans le cas de certains stocks. Inversement, les petits stocks pélagiques présentent des taux de mortalité par pêche moyens proches de la cible, alors que pour certains stocks, le taux de mortalité par pêche est estimé inférieur à la cible. Le volume de poissons pêchés puis rejetés dans la mer Méditerranée est de l’ordre de 230 000 tonnes par an, soit environ 18 % du volume total des captures. Les chaluts de fond sont responsables de la majeure partie de ces rejets en mer (plus de 40 %).
Le pourcentage des débarquements évalués a presque doublé ces dernières années, passant d’environ 20 % en 2013 à environ 45 % en 2014 et 2015. Par ailleurs, des différences régionales existent concernant l’état connu des stocks, avec moins d’unités de stocks évaluées dans la mer Ionienne et à l’est de la Méditerranée, comparées à la région ouest de la Méditerranée et à la mer Adriatique.
La flotte de pêche officiellement en activité en mer Méditerranée et en mer Noire est composée de 92 700 navires. La flotte de pêche est distribuée de manière non homogène dans la zone d’application de la CGPM, avec la région à l’est de la Méditerranée comptant la plupart des navires (28 %), suivie par la mer Ionienne (27 %), la région ouest de la Méditerranée (19 %), la mer Adriatique (14 %) et la mer Noire (12 %). La Turquie, la Grèce, l’Italie et la Tunisie sont, en ordre décroissant, les pays avec les plus grandes flottes et représentent plus de 60 % du nombre total de navires. Les activités de pêche artisanales ou à petite échelle monopolisent plus de 80 % de la flotte de pêche.
En Méditerranée, les débarquements ont augmenté jusqu’en 1994 pour atteindre 1 087 000 tonnes. Ils sont depuis en baisse irrégulière pour atteindre 787 000 tonnes en 2013. L’Algérie, la Grèce, l’Italie, l’Espagne, la Tunisie et la Turquie représentent un peu plus de 80 % des débarquements totaux en Méditerranée.
Un groupe de 13 espèces principales représente 65 % des débarquements, les anchois (393 500 tonnes) et les sardines (186 100 tonnes) étant de loin les deux espèces les plus débarquées. Contrairement à d’autres régions, les palourdes (56 000 tonnes), les moules (21 000 tonnes) et les groupes d’espèces de calmars, de seiches et de pieuvres (58 000 tonnes) représentent une part importante des débarquements.
La valeur totale des débarquements de poissons en Méditerranée est estimée à 5 milliards US$. La sous-région offrant la plus grande valeur de débarquement est la région ouest de la Méditerranée (1,7 milliards US$), suivie par la mer Ionienne (1,41 milliard US$), la région est de la Méditerranée (1,07 milliards US$) et la mer Adriatique (979 millions US$). Cinq pays représentent près de 80 % de la valeur totale de débarquement : l’Italie, générant la valeur de débarquement la plus élevée avec 900 millions US$, suivie de la Turquie, de la Grèce, de l’Espagne et de l’Algérie.
Le prix moyen de débarquement observé dans la région ouest de la Méditerranée, en mer Ionienne et en mer Adriatique s’élève à 3900 US$ la tonne environ. À l’est de la région Méditerranée, ce coût est d’environ 1900 US$ la tonne. Au moins 250 000 personnes travaillent sur les navires de pêche en mer Méditerranée et en mer Noire. Les activités de pêche artisanales ou à petite échelle en mer Méditerranée et en mer Noire jouent un rôle socioéconomique important : elles emploient au moins 60 % des travailleurs directement impliqués dans les activités de pêche et représentent environ 20 % de la valeur totale des débarquements issus des captures dans la région (FAO, 2016b). En Méditerranée, la production aquacole est passée de 239 556 tonnes en 1995 à 452 719 tonnes en 2015. La production en Turquie, en Italie et en Grèce représente environ 78 % de la production en région méditerranée. La valeur totale de l’aquaculture en Méditerranée s’élève à 2 milliards US$ environ. Quatre pays représentent près de 82 % de la valeur totale d’aquaculture : la Turquie, générant la valeur la plus élevée avec 670 millions US$, suivie de la Grèce, de l’Italie et de l’Espagne (Plan Bleu, sur la base des données FISHSTAT).