La Méditerranée est l’une des mers les plus actives au monde, sur laquelle circulent 20 % du commerce maritime mondial, 10 % du transit de containers et plus de 200 millions de passagers. De plus, l’augmentation constante du trafic maritime s’ajoute à la pression écologique, provoquant une augmentation des émissions de CO2, de la pollution, des déchets rejetés en mer, des collisions avec les grands cétacés, des nuisances sonores sous-marines, ainsi que l’introduction d’espèces non-indigènes. Le développement du trafic portuaire de containers montre une tendance claire à la croissance rapide du secteur, ce qui accroît sans aucun doute la pression écologique et renforce la nécessité d’une transition vers un transport maritime durable.
La Figure 2.8 présente la densité des signaux du Système d’identification automatique (SIA) de tous les navires (y compris les navires de pêche de l’UE de plus de 15 m) en 2014 (Piante, C., Ody, D., 2015). Les principales routes maritimes sont majoritairement utilisées pour le transport de pétrole brut (provenant de l’est de la mer Noire, du nord de l’Egypte ou du golfe Persique via le canal de Suez) et de conteneurs. Depuis la moitié des années 1990 jusqu’à la moitié des années 2000, la mer Méditerranée a enregistré une hausse de 58 % de la capacité de transit, associée à une augmentation de 30 % de la taille des navires depuis 1997, et il est attendu que le transport maritime dans le bassin méditerranéen augmente dans les années à venir, à la fois en nombre de routes et en intensité. Le trafic maritime passant par les ports méditerranéens de l’UE sera impacté par le doublement du canal de Suez qui offrira une augmentation proportionnelle du trafic, mais aussi par des facteurs clés comme les perspectives médiocres concernant la capacité de raffinage du pétrole en Europe, un mix énergétique en mutation, la demande mondiale en gaz naturel liquéfié (GNL) comme combustible pour le transport maritime, la mise en place de réseaux transeuropéens, la désignation potentielle de la Méditerranée comme zone d’émission contrôlée de soufre (SECA) et un taux de renouvellement limité de la flotte mondiale.