La population totale des pays méditerranéens est passée de 281 millions en 1970 à 419 millions en 2000 et 472 millions en 2010. La population devrait atteindre 572 millions d’ici 2030. Quatre pays représentent 60 % de la population totale : l’Égypte (82 millions), la Turquie (72 millions), la France (63 millions) et l’Italie (60 millions). La population de la région méditerranée est concentrée près des côtes. Plus d’un tiers de la population vit dans des communes côtières représentant moins de 12 % de la superficie des pays méditerranéens. La population des régions côtières est passée de 100 millions environ en 1980 à 150 millions en 2005. Elle devrait atteindre 200 millions d’ici 2030 (Plan Bleu, basé sur les Perspectives de la population mondiale 2015 de l’ONU et sur les recensements nationaux). La concentration de la population dans les zones côtières est la plus élevée à l’ouest de la Méditerranée, sur les côtes ouest de la mer Adriatique, le littoral est de la région Égée Levant et le delta du Nil (Figures 3.2 et 3.3). En général, la densité de population des zones côtières est plus élevée dans les pays du sud de la Méditerranée et elle varie également le plus dans ces pays. Elle dépasse les 1000 habitants/km² dans le delta du Nil et atteint à peine les 20 habitant/km² le long de certaines parties du littoral libyen (PNUE/PAM, 2012).
Alors que le développement démographique au nord est presque stagnant, une forte croissance démographique au sud-est provoque une surexploitation des ressources en eau, en terres et autres, engendrée par le défrichement, la culture des terres marginales, le surpâturage et la collecte du bois de chauffage. La productivité agricole diminue en conséquence. À l’opposé, de nombreuses zones rurales des pays du nord font état d’un abandon des terres agricoles, se voyant ainsi envahies par les arbres et arbustes, et sont témoins d’un verdissement des terres. Les pays du sud et de l’est de la Méditerranée s’urbanisent rapidement, avec presque toute la croissance démographique prévue dans les villes, alors que les taux d’urbanisation dans le nord sont plus ou moins stables. Les zones côtières sont généralement riches en ressources naturelles, qui fournissent de grandes opportunités pour les activités économiques, notamment les activités économiques axées sur les ressources comme l’agriculture, la pêche, le tourisme, l’extraction de gaz et de pétrole et le transport maritime qui se déroulent généralement dans ces zones.
Environ un tiers de la population de la Méditerranée se concentre le long de ses régions côtières, alors que plus de la moitié de la population réside dans les bassins hydrologiques côtiers. Environ 40 % de la totalité des zones côtières méditerranéennes sont artificialisées d’une manière ou d’une autre. Près de 100 % de la population des régions côtières réside dans les villes. En outre, environ 1600 villes (plus de 10 000 habitants) représentant une population d’environ 100 millions d’habitants se trouvent dans les régions côtières de la Méditerranée. Le littoral méditerranéen est menacé par le développement côtier qui modifie le littoral par la construction d’immeubles et d’infrastructures nécessaires pour soutenir les activités résidentielles, touristiques, commerciales et de transport. Les infrastructures côtières artificielles entraînent des dégâts irréversibles sur les paysages, les habitats et la biodiversité, ainsi que la configuration du littoral en perturbant le transport des sédiments. La densité démographique est différente entre les pays du nord de la Méditerranée et les pays du sud et de l’est. La densité, quant à elle, est plus homogène dans les pays méditerranéens européens.
En 2015, le revenu moyen par habitant dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée est 2,5 fois inférieur au revenu moyen dans les pays méditerranéens faisant partie de l’Union européenne. Le taux de croissance du PIB dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée est largement supérieur à celui des pays méditerranéens faisant partie de l’Union européenne. Toutefois, ces taux sont considérés comme faibles par rapport aux taux de croissance démographique, car la croissance démographique est encore forte dans les pays du sud de la Méditerranée. La part du PIB méditerranéen dans le PIB mondial est en déclin : de plus de 13,5 % en 1990, il est passé à 11,5 % en 2010 et à 9,7 % en 2015. Sur les mêmes périodes, le pourcentage de la population méditerranéenne reste constant par rapport à la population mondiale (environ 7 %).