Autres processus d’évaluation clés aux niveaux mondial et régional

Programme de développement durable à l’horizon 2030 et Objectifs de développement durable

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ses 17 Objectifs de développement durable (ODD) ont été adoptés par les chefs d’État en septembre 2015 lors d’un sommet des Nations Unies historique. Au cours des 15 prochaines années, grâce à ces nouveaux objectifs qui s’appliquent à tous, les pays mobiliseront leurs efforts pour mettre fin à toutes les formes de pauvreté, combattre les inégalités et lutter contre le changement climatique, en veillant à ne laisser personne de côté. Même si les ODD ne sont pas juridiquement contraignants, les gouvernements ont pris l’engagement de s’approprier et de mettre en place des cadres nationaux pour atteindre les 17 objectifs. C’est aux pays qu’incombe en premier lieu la responsabilité de suivre et d’examiner les progrès accomplis en la matière, ce qui nécessitera de recueillir en temps utile des données de qualité et facilement accessibles. Le suivi et l’examen régionaux s’appuieront sur les analyses nationales et contribueront au suivi et à l’examen au niveau mondial. Sachant que les océans jouent un rôle de plus en plus important dans le développement durable, l’objectif 14 a pour but de conserver et d’exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines. et ONU Environnement va également jouer un rôle clé en contribuant à la mise en œuvre de ces indicateurs environnementaux en collaboration avec d’autres acteurs. Alors que la dimension régionale prend une place de plus en plus importante dans la mise en œuvre des programmes mondiaux, les Programmes des mers régionales sont considérés comme les unités des écosystèmes marins proposant des services aux populations vivant dans ces régions côtières. Il existera donc une collaboration étroite entre les pays méditerranéens et le PAM en vue de soutenir la mise en place et le suivi des ODD concernés.

 

Mécanisme de notification et d'évaluation systématiques à l'échelle mondiale de l'état du milieu marin, y compris les aspects socioéconomiques (Mécanisme régulier des Nations Unies)

Lors du Sommet mondial pour le développement durable qui s’est tenu à Johannesburg (Afrique du Sud) du 26 août au 4 septembre 2002, les États ont convenu « d’établir, d’ici à 2004, sous l’égide des Nations Unies, un mécanisme régulier de rapport global et d’évaluation de l’état, actuel et prévisible, de l’environnement marin, y compris les aspects socioéconomiques, se fondant sur les évaluations régionales existantes » (« Mécanisme régulier »). La première évaluation marine intégrée au niveau mondial a été réalisée en 2015 et présente des synergies fortes avec les principaux domaines de travail du PAM. Le deuxième cycle durera 5 ans, de 2016 à 2020 et les Mers régionales (y compris le PAM) feront partie du groupe de travail afin de s’assurer que le Rapport sur la qualité (QSR) ainsi que d’autres évaluations seront intégrés au rapport.

 

Avenir de l’environnement mondial (GEO)

L’évaluation GEO, est une analyse intégrée à l’échelle mondiale (par ex. sociale, économique, environnementale) des tendances majeures qui ont impacté l’environnement. Ces rapports permettent aux décideurs mondiaux de choisir des politiques pour mettre en place des actions immédiates et faire face aux enjeux environnementaux, passant d’une discussion sur l’environnement à l’action. En utilisant la méthode d’évaluation environnementale intégrée, ONU Environnement a rédigé 5 rapports GEO (ainsi que plusieurs rapports GEO régionaux) et GEO 6 est en cours de finalisation pour une publication en 2017, avec la participation du PAM dans le cadre du processus de révision. Les catégories du rapport GEO sont conformes aux Objectifs écologiques de l’IMAP et le QSR ainsi que les futures évaluations devront à terme être pris en compte dans les rapports GEO.

 

Stratégie méditerranéenne pour le développement durable (SMDD)

La Stratégie méditerranéenne pour le développement durable (SMDD) 2016-2025 a été adoptée en 2016 par les Parties contractantes de la Convention de Barcelone. Elle propose un cadre politique intégratif et un document d'orientation stratégique pour toutes les parties prenantes et les partenaires afin de transposer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 (Agenda 2030) aux échelles régionales, infrarégionale et nationale. La stratégie est fondée sur la vision suivante : Une région méditerranée prospère et pacifique au sein de laquelle la population jouit d’une grande qualité de vie et qui bénéficie d’une capacité d’accueil d’écosystèmes sains, propices au développement durable. Ceci sera réalisé grâce à des objectifs communs, la forte implication de toutes les parties prenantes, la coopération, la solidarité, l'équité et la gouvernance participative. 34 indicateurs ont été validés sur la base des 6 objectifs suivants :

  1. Assurer le développement durable dans les zones marines et côtières
  2. Promouvoir la gestion des ressources, la production et la sécurité alimentaires au moyen de formes durables de développement rural
  3. Planifier et gérer des villes méditerranéennes durables
  4. Aborder le changement climatique en tant que question prioritaire pour la Méditerranée
  5. Transitionner vers une économie verte et bleue
  6. Améliorer la gouvernance afin de contribuer au développement durable

Là où les indicateurs IMAP évaluent l’état de la Méditerranée, la SMDD évalue les pressions et les forces motrices. Ces indicateurs sont étroitement liés et seront intégrés au Rapport sur l’état de l’environnement en Méditerranée qui est prévu pour 2018-2019.

 

Directive-cadre Stratégie pour le milieu marin (DCSMM) de l’Union européenne

Le développement du QSR MED 2017 vient compléter les évaluations régionales et mondiales qui sont récents et en cours de réalisation. La Directive-cadre Stratégie pour le milieu marin (DCSMM) a pour objectif d’atteindre le Bon état écologique du milieu marin de l’Union européenne à l’horizon 2020 et de protéger les ressources dont dépendent les activités économiques et sociales en lien avec le milieu marin. Pour ce faire, la Directive-cadre a défini des régions et sous-régions marines au niveau européen sur la base de critères géographiques et environnementaux. Elle liste 4 régions marines européennes (mer Baltique, océan Atlantique Nord-Est, mer Méditerranée et mer Noire) qui sont situées à l’intérieur des frontières géographiques des Conventions des mers régionales existantes. La coopération entre les États membres d’une région marine avec d’autres États membres voisins partageant les mêmes eaux marines est déjà en place par le biais de ces Conventions des mers régionales. Pour atteindre un BEE à l’horizon 2020, chaque État membre doit développer une stratégie pour ses eaux marines (ou Stratégie marine). Par ailleurs, du fait que la Directive s’appuie sur une approche de gestion adaptive, les Stratégies marines doivent être maintenues à jour et évaluées tous les 6 ans. Les descripteurs et le calendrier de mise en œuvre de la DCSMM sont conformes aux Objectifs écologiques de l’IMAP, exception faite de l’Objectif écologique OE8 Écosystèmes et paysages côtiers. Les membres de l’UE situés en Méditerranée auront le même système de reporting pour les deux processus. La prochaine Évaluation technique Article 12 de la DCSMM pour la Méditerranée sera publiée en 2018 et s’appuiera sur les conclusions du QSR 2017, selon le cas. Le Centre commun de recherche (CCR), le service scientifique et connaissance de la Commission européenne, a également publié des rapports thématiques en lien avec les 11 descripteurs de la DCSMM.

D’autres évaluations à l’échelle européenne sont mises en place par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), y compris la deuxième évaluation H2020 basée sur des indicateurs régionaux (AEE – PNUE/PAM) en 2019 et le Rapport sur l’état des mers en 2020.